Agence d'architecture Grenoble

Les architectes ont parfois l’occasion de construire pour eux-mêmes l’espace d’une agence d’architecture ; l’exercice est un acte fondateur, manifeste d’une identité, d’une démarche.

Groupe-6 a eu l’occasion, c’est plus rare, de réitérer l’exercice, et c’est un second  bâtiment dessiné par l’agence qui abrite ses équipes à Grenoble. Fidèle à son histoire et à son ancrage dans la ville qui accueille de nombreux projets signés par l’agence depuis trois décennies, Groupe-6 s’implante en 2012 dans le quartier de Bouchayer-Viallet, cœur industriel des années 1920 à 1960, emblématique de la restructuration actuelle du centre grenoblois.

Choix urbain et citoyen de s’inscrire dans la ville et de consolider cette dynamique  de transformation, choix stratégique de rejoindre ce quartier alors en pleine  mutation, qui accueille des pépinières d’entreprises créatives, des lieux culturels  tels le Magasin ou la Belle Electrique, ou encore les usines de l’ancienne chocolaterie Cémoi réhabilitées, où prennent  place un centre d’art dramatique et des écoles de danse. Sur les 14 hectares de l’ancienne  friche industrielle, les réhabilitations côtoient des immeubles neufs, les opérations  de logements des immeubles de bureaux et de services. Une nouvelle identité s’y dessine, ses architectures variées se rencontrent dans une belle  diversité.

Proche du centre et de la gare, le quartier s’ouvre sur la ville ; longtemps  délaissé, coincé entre la gare et l’autoroute, il devient un territoire central, connecté, vitrine du renouveau urbain de Grenoble. En son cœur, un jardin central, public vient faire écho au square des  Fusillés, redessiné à proximité du Magasin. C’est face à ce jardin que Groupe-6 a choisi de s’implanter, participant à qualifier  et façonner cet espace central, en lui offrant une façade.

Construire pour soi-même, c’est aussi interroger la manière dont on habite les lieux, dont l’espace freine ou stimule une dynamique d’échange et de partage. Alors que l’ancienne agence avait évoluée sur elle-même et progressivement donné naissance à de multiples extensions, devenant enclaves, ici le souhait est de redonner une fluidité aux nouveaux espaces, autour d’un atrium central, ouvert sur le jardin et le paysage.

Construire, pour se réinventer et réaffirmer  son identité, s’inscrire durablement dans la ville.

COMPACITÉ

Ce projet compact de 2 200 m2 de surface de plancher a pour emprise la totalité de la parcelle afin d’optimiser le volume construit et les coûts de construction et d’exploitation.

BATIMENT PASSIF

Bâtiment passif, les consommations estimées sont de 15 KW/h m² de consommation  de chauffage et 120 KW/h EP/m² toutes consommations confondues.

OUVERTURE

Le rez-de-chaussée, de plain-pied avec le jardin, est dédié aux espaces « publics » : accueil, espace d’exposition et d’attente, cafétéria en lien avec sa terrasse et salles de réunion. S’y tiennent les évènements de l’agence : expositions, installations, soirées…

PAYSAGE

Un atrium se développe sur toute la hauteur du bâtiment et au cœur des espaces de travail. Ce paysage intérieur, souligné par ses passerelles, dialogue avec le paysage du plateau du Vercors.

CONVIVIALITÉ

Des espaces de convivialité, de rassemblement, au cœur du bâtiment, permettent le formel et l’informel, l’exposition comme les manifestations internes ou les fêtes plus collectives, l’ouverture sur le quartier et la ville.

CONFORT

Lumière, air et ouverture sur le paysage façonnent des espaces de vie. Vues intérieures et extérieures offrent un cadre serein.

INTERIEURS CHALEUREUX

Deux plateaux accueillent les espaces de travail : les bureaux paysagés ouverts sur l’atrium central et des bureaux privatifs, en façade est, sont implantés de part et d’autre du noyau central de distribution.

Espaces chaleureux et rappelant l’univers domestique (parquet en chêne, murs blancs, mobilier spécifique intégré, mobilier de bureau adapté), ils sont lumineux, confortables, accueillants.

EVOLUTIVITÉ

Les évolutions sont permanentes pour les agences d’architecture ; il est nécessaire d’anticiper les changements d’effectifs, d’organisation par projets, de besoins de surface. Le bâtiment est divisible et modulable, deux entrées permettent une répartition des flux.

ESPACES EXTÉRIEURS

Des terrasses privatives au rez-de-chaussée et au deuxième étage permettent de prolonger les espaces de convivialité. L’ensemble de la parcelle, hormis les terrasses accessibles en rez-de-chaussée, est végétalisé.

STRUCTURE

La structure est en béton (noyau central et plancher) pour l’inertie de l’ensemble et la réponse aux normes parasismiques de la région de Grenoble. Des potelets mixtes  en métal et béton en périphérie maintiennent le porte-à-faux des planchers, selon une  trame de 2,70 mtres qui calepine tout le bâtiment (façades, faux-plafond…).

ENVELOPPE

L’enveloppe, très performante, se compose de deux parties distinctes qui forment un contraste entre plein et vide :

Une paroi épaisse (45 centimètres) protège les bureaux. Elle est composée d’une  structure primaire en bois fixée sur nez de dalle et d’une isolation en laine de bois croisée  en plusieurs couches, protégée par une peau anthracite satinée en zinc pré-patiné. Cassettes en zinc et fenêtres horizontales alternent en quinconce sur le module  de 270 x 60 centimètres avec des menuiseries mixtes en sapin blanc et aluminium ainsi  que des volets à lames empilables électriques gérés par la GTB (Gestion technique  du bâtiment) ou individuellement.

À cette paroi, sont intégrés des grands éléments vitrés (triples vitrages faiblement émissifs  remplis à l’argon (UW – 1.00W/m² K). Au rez-de-chaussée, ils sont protégés par des claustras  en douglas et, dans l’atrium, par des volets à lames empilables électriques.

Cette paroi épaisse se prolonge en dalle haute du parking et en toiture ;  la mise en œuvre des isolants par l’extérieur assure une continuité sans pont thermique, avec un soin  particulier apporté à l’étanchéité à l’air (niveau 14 -0.6) qui a fait l’objet de tests rigoureux en cours de chantier.

CLIMAT

Le rafraîchissement et la ventilation naturelle ont été privilégiés pour éviter la climatisation.

EAUX

Limiter la production d’eau chaude dans un espace de bureaux est un choix durbale et économique.

Les sanitaires sont alimentés uniquement en eau froide pour éviter  les dépenses énergétiques, hormis pour la douche des vestiaires et l’évier de la cafétéria qui bénéficient d’une alimentation en eau chaude. La collecte des eaux pluviales de la toiture-terrasse participe à l’arrosage des plantations, les eaux de ruissellement du parking transitent par un bac à hydrocarbures.